« Demain, dès l’aube, ... »
Ne vous méprenez pas, il ne
sera pas ici question de poésie.
Je souhaite seulement faire
état d’une inquiétude qui me taraude depuis que la campagne présidentielle est
lancée. Cette inquiétude a connu son apogée il y a maintenant quelques semaines,
plus précisément au lendemain de la mort de Mohamed Merah. Je ne reviendrai pas
sur cet événement ; la presse, la télévision, les réseaux sociaux, nos
politiques en campagne s’en sont suffisamment gargarisés pour que je n’ajoute
pas ma voix à tout ce qui a déjà pu être écrit ou dit.
Les assassinats commis par cet
homme (assassinats que je condamne évidemment), sa traque et finalement sa mort
survenue lors de l’interpellation ont été l’occasion pour qu’une certaine
frange des sympathisants du FN, jusque là muette, sorte de l’ombre, pour que ces
électeurs historiques ne se cachent plus dans le secret de l’isoloir. Je ne
pensai pas que des personnes que je côtoie presque chaque jour puissent être si
endoctrinées qu’elles en perdent le sens commun, relayant haut et fort
certaines idées nauséabondes de cette droite extrême. J’ai entendu ce jour là
des appels à rallier les rangs du parti frontiste, des appels à « voter
utile »... Bien sûr nous vivons
dans un pays dans lequel la parole et les idées peuvent être librement exprimées
mais de là à ce que des mots tels que « ratonades », « chasse
aux arabes » soient encore employés...
Alors oui je suis inquiet,
inquiet que ceux qui osent aujourd’hui déclarer vouloir « nettoyer la
France des étrangers » puissent propulser demain au plus haut sommet de
l’état celle qui veut donner de son parti une autre image (Nous ne sommes pas
dupes n’est-ce pas ? Rien n’a changé, la fille remplace seulement le
père). Inquiet parce que la haine semble être la seule solution pour certains
de sortir de l’état de misère dans lequel ils se trouvent et cela le FN l’a
bien compris envoyant les militants à sa solde là où le chômage, l’échec
scolaire et l’insécurité (un thème cher à un autre candidat) sont les plus
criants. Derrière des discours plus policés, le fond de commerce est resté
finalement identique.
Même s’il est peu probable
qu’elle accède au poste qu’elle brigue, s’il advenait néanmoins que cette
catastrophe soit annoncée au soir du six mai, alors
« ... Je partirai. »
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