vendredi 6 novembre 2015

Vases Communicants du 06 novembre 2015

Aujourd’hui, j’ai l’immense plaisir d’accueillir François Bonneau pour ces Vases Communicants de novembre.

Merci à toi François d’avoir eu la patience de me guider dans cette première expérience et merci également d’avoir accepté de m’accueillir sur ton blog L’irrégulier.

La liste des autres vases communicants désormais orchestrée par Marie-Noëlle Bertrand est à cette adresse : Le rendez-vous des Vases Communicants





Il n’est resté que le jasmin

Il n’est resté que le jasmin dans son sillage qu’était joli, et j’en ai repris une bouffée.

C’était avant que je comprenne, mais on ne comprend pas grand’ chose, aux tables en marbre du troquet bleu. Alors j’explique ; pardon j’hoquète.

Il n’est resté que le jasmin, et malgré deux-trois beaujolpifs, je m’en mettais plein les narines, de ce sillage doux de donzelle qui a couru dehors, très vite.

Pardon ! Ah, non, j’y suis pour rien, les gars, promis, pas parlé, pas touché non plus, c’est pas mon genre, je peux cracher.

Elle est partie j’y suis pour rien, elle, et le jasmin tout derrière, et puis son téléphone criant qui lui beuglait dedans l’oreille, ça avait l’air plutôt sévère pour qu’elle se lève, comme ça, d’un bond. Et qu’elle en oublie son bureau. Parce que l’ordinateur qui reste, sur la table en faux marbre, ici, ça m’avait l’air d’être un burlingue qu’elle trimbalait un peu partout. Enfin, beaucoup moins maintenant : je l’ai ici entre les mains. Promis les gars, j’ai rien sali.

J’ai commandé une tournée, et puis appuyé sur entrée, et attendu qu’elle se repointe, mais là, le bistrot va fermer, j’ai pas voulu me faire intrus mais je voulais savoir à qui on doit le jasmin qu’est parti, peut-être qu’elle devait opérer, chercher un môme chez la nounou, ou menotter du délinquant, exécuter une sonate, un ordre ou peut-être un amant. C’est le Patron, tant pis, qui garde et son ardoise pour le café et l’ordinateur oublié.

J’avais besoin de me confier, les gars, j’ai été moins que rien : au démineur, au solitaire, j’ai effacé tous ses records en y apposant …oui, les miens. Et je m’en veux, j’ai bien trop honte, offrez-moi la miséricorde.

Et une tournée d’absolution.

François Bonneau, novembre 2015


1 commentaire:

  1. Belle idée que de retrouver à nouveau le même troquet avec la même femme, le jasmin en plus.

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