....
Faudrait
plus y penser
Facile
Fermer
le livre
L’abandonner
au hasard sur une étagère
Laisser
la poussière se déposer, lentement
L’oublier
Mais
c’est plus fort que moi, je sais qu’il est là
Et puis
zut !
« Quoi
zut ? Tu écris encore cette histoire ? Tu as repris le livre de tout
le mal ? »
Six
heures, encore deux heures de nuit. Encore deux heures à épuiser. Une cigarette
après l’autre, attendre les premières lueurs. Les grands arbres sanglants
là-bas dans le loin du jardin.
Deux
heures de rien.
J’ai
essayé
Tu sais
bien A. que j’ai essayé
Essayé
d’oublier le frôlement des pas
Essayé
d’oublier le bruit des clefs
Essayer
d’oublier
« Oublier ? »
Oui,
oublier les cris la nuit
Oublier
le grand aplat jaune
Comme
une obsession, jusqu’à la brûlure, fixer ce coin de mur
« C’est
loin tout ça maintenant ! Reviens ! »
Détailler
chaque grain de ciment, sentir l’explosion de lumière derrière les paupières
chargées de sel
« Arrête
maintenant ! »
Une
cigarette après l’autre
Une
manie de là-bas
Deux
heures de temps, deux heures de rien.
Les
pires heures
Ecouter
l’autour s’éveiller
Deux
heures encore avant d’enfiler le costume de l’autre
Si tu
savais A. comme j’ai peur encore,
peur de ne plus savoir.
« De
ne plus savoir ? Mais de quoi as-tu peur ? »
De ne
plus savoir vivre, de ne plus savoir rire
....(Texte initialement publié chez @Rixilement dans le cadre des Vases Communicants de février 2016)
Beau texte...
RépondreSupprimerMerci Dominique. Me souviens d'avoir fait ça à l'arrache quelques minutes avant minuit, l'heure fatidique du partage.
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