samedi 31 mars 2012 |
samedi 31 mars 2012
vendredi 30 mars 2012
mardi 27 mars 2012
Un arbre au fil des saisons [3]
« J'avais besoin d'un poumon, m'a dit l’arbre : alors ma sève
est devenue feuille, afin d'y pouvoir respirer. Puis quand j'eus respiré, ma
feuille est tombée, et je n'en suis pas mort. »
André Gide Les nourritures terrestres
dimanche 25 mars 2012
De la douce cruauté des souvenirs.
C
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urieuse chose que la mémoire.
Mémoire des lieux, de certains moments particuliers d’une existence, mémoire
des odeurs, de textes lus aussi.
Il aura fallu bien peu de
choses pour que ressurgissent du passé des images oubliées ; un simple
empilement de menues branchettes et me voilà reparti pour un voyage immobile.
Je sens encore l’odeur âcre et
épaisse de la fumée de ces feux que nous allumions dans le jardin familial aux
derniers jours de l’été et dans lesquels nous mettions à cuire les pommes de
terre que nous venions de récolter. Un peu plus tard, je revois mon fils, tout
minot, assis au milieu du jardin, occupé des mêmes gestes simples sous l’œil attentif
d’un grand-père attendri. A l’évocation de ces moments privilégiés qui ne se
reproduiront plus la gorge se serre et les yeux s’embrument. La mémoire peut aussi
être d’une douce cruauté.
Mémoire encore d’un texte lu pour
la première fois il y a bien des années et que je relis toujours avec la même
émotion. Un texte qui me ramène vers les souvenirs de l’enfance garçonnière.
Une enfance faite de cabanes, de « batailles » que le passé rend
épiques ; souvenir aussi de ces maraudes dans les jardins voisins desquels
nous ressortions la bouche sucrée par les orgies de cerises dévorées sous l’arbre.
Je vous laisse sur un court
extrait de La guerre des boutons de Louis Pergaud, texte qui a inspiré un
merveilleux film à Yves Robert.
« Il était entendu que l’on
commencerait dés que les pommes de terre seraient prêtes : Camus et Tigibus
en surveillaient la cuisson, repoussaient les cendres, rejetaient les braises,
tirant de temps à autre avec un petit bâton les savoureux tubercules et les
tâtant du bout des doigts ; ils se brûlaient et secouaient les mains,
soufflaient sur leurs ongles, puis rechargeaient le feu continuellement. »
« ...les derniers
servis lorgnaient les boules grises dont la chair d’une blancheur mate fumait
en épandant un bon parfum sain et vigoureux qui aiguisait les appétits. On
éventrait la croûte, on mordait à même, on se brûlait, on se retirait vivement
et la pomme de terre roulait quelquefois sur les genoux où une main leste la
rattrapait à temps ; c’était si bon ! Et l’on riait, et l’on se
regardait, et une contagion de joie les secouait tous, et les langues commençaient
à se délier. »
vendredi 23 mars 2012
jeudi 22 mars 2012
mercredi 21 mars 2012
mardi 20 mars 2012
Ménage de printemps.
Levé tôt ce matin (m’enfin pas
trop tôt tout de même), je me suis dit qu’un coup de ménage dans le fourbi qui
me sert d’ordinateur s’impose. (Certains(es) qui me connaissent un peu
souriront à la seule lecture du mot « ménage »...)
En voyant la masse
considérable de bidules que j’ai pu amasser dans les rouages de cette
intelligence artificielle, je n’ose même pas imaginer le capharnaüm qui doit
régner dans ce qui me tient lieu de cervelle...
Bref, à force de fouiller ;
fouiner ; trier ; jeter, je suis tombé sur le brouillon d’un court
texte qui était destiné à commenter un billet de @christreporter. Je ne sais
plus trop pourquoi je ne l’avais pas publié à l’époque (problème technique il
me semble).
Ce texte oublié, je vous le
livre aujourd’hui tel que je l’ai retrouvé ; sans ajout ni rature.
Les hasards de l’internet
aidant, qui sait s’il ne finira pas par retrouver son destinataire d’origine.
« Ce
billet m’a trotté dans le ciboulot une bonne partie de la journée.
D’abord
parce que moi aussi, j’ai usé et abusé de cette vanne éculée aux dépens de
malheureux trouffions qui avaient de petits problèmes de latéralité. Pendant
que vous étiez chargé de faire en sorte que la troupe en mouvement ressemble à
quelque chose, je devais inculquer à Michaud l’art d’atteindre une cible à 200
m :
-
C’est
quoi ton œil directeur ?
-
...
-
Gauche
ou droit ?
-
...
-
Tu
connais ta droite de ta gauche ?
-
...
Et
de ressortir la vanne…nous étions tout de même de joyeux drilles.
Bref,
passons.
Si
je me suis repassé ce texte dans la tête, c’est surtout parce que je me demande,
à l’aube d’une échéance importante, ce qui différencie la droite de la gauche.
Quel parti aura le « meilleur » projet pour la France ?
J’avoue
humblement ne pas être très versé dans ce qu’il est convenu de nommer « la
chose politique ». Comme beaucoup de citoyens, j’essaie de me tenir au
courant des programmes des uns et des autres, de suivre quelques débats, de
lire aussi nombre d’articles dans différents journaux. J’écoute les gens dans
les bistrots que je fréquente. Je laisse trainer mes oreilles et mes yeux un
peu partout en fait.
Malgré
tout cela, je ne suis toujours pas assuré de savoir ce que sont aujourd’hui la
droite et la gauche.
Alors
c’est peut être ce que recherchent les Français ? Ce que je recherche
également.
lundi 19 mars 2012
Au fil des pas [6] Contes et légendes en Pas de Calais
Au détour d’une de ses
balades sur ces terres bretonnes toutes empreintes de légendes, l’ami @YannSavidan avait photographié une roche énigmatique. C’est en relisant son billet
il y a quelques jours que je me suis souvenu d’un lieu très particulier près de
chez moi.
Si un jour vous venez dans nos belles contrées, à la sortie d’Aumerval en prenant la direction de Pernes
en Artois,
un peu avant cette grande côte du Bellimont,
vous tomberez forcément sur une pierre étrange. Longtemps oubliée en bordure
de champ, elle est aujourd’hui mieux mise en valeur.
La légende nous raconte
qu’aux temps anciens, un cheval y aurait laissé l’empreinte de son sabot.
Depuis, il parait que le voyageur fatigué qui y poserait le pied serait
revigoré et repartirait d’un pas plus alerte.
Au-delà de cette légende, une chose m’a toujours intriguée. Un jour, par
hasard, j’ai touché ce grès. Il m’en est resté une étrange sensation de douceur
au creux de la main. J’ai renouvelé cette expérience à maintes reprises depuis
et à chaque fois la sensation était là.
Mais c’est là sans doute une autre
histoire...
dimanche 18 mars 2012
Un arbre au fil des saisons [2]
Au détour d’une vadrouille, je
suis allé rendre une visite à mon vieux compagnon. En traversant la grande
plaine, j’ai toujours une petite pointe d’inquiétude de ne pas le voir se
profiler à l’horizon juste parce qu’un âne aurait eu la malencontreuse idée de
le couper pour je ne sais trop quelle raison.
Mais aujourd’hui comme hier
il est là, fidèle au rendez-vous.
samedi 17 mars 2012
lundi 12 mars 2012
dimanche 11 mars 2012
samedi 10 mars 2012
De l'amertume du café. Les maux de la politique.
I
|
l me semble avoir déjà évoqué
ici mon attrait tout particulier pour l’ambiance des bistrots le matin et à
plus forte raison en cette période de campagne présidentielle. Les langues
commencent à aller bon train autour des petits noirs, la lecture de la presse
quotidienne mise gracieusement à notre disposition par notre aimable
bistrotière donne lieu à des échanges de vues parfois divergents mais toujours
courtois.
En une quinzaine de minutes et
pour 1€10 (bah oui, au contraire d’une certaine personne, je connais le prix
des choses et à plus forte raison celui de mon café quotidien) j’arrive à
prendre ; très modestement ; le pouls d’une petite partie assez
représentative de ce qu’est la France de nos campagnes.
Au lendemain de l’intervention
télévisée du Président/candidat ou l’inverse d’ailleurs... j’ai pour la
première fois depuis qu’a débuté cette campagne constaté des frémissements
d’impatience chez mes voisins de comptoir, comme une envie d’en « découdre »
enfin. J’ai senti chez eux de l’agacement, de la colère, du mépris même à
l’égard de cet homme qui a la lourde charge de gouverner notre pays.
J’ai suivi cette émission
comme beaucoup d’entre vous, nous étions face à un homme qui nous a surtout
parlé de lui, qui a essayé de justifier son attitude au soir de l’élection, les
fameuses vacances à bord du bateau d’un ami ont été également abordées...
Des symboles inacceptables
pour la majeure partie des français.
Plutôt que tout ceci, j’aurai
souhaité l’entendre nous décrire plus longuement son programme, l’entendre nous
parler de son projet pour la France et les français. Même si ce que nous avons
vécu durant ce premier quinquennat nous laisse augurer ce que pourrait être un
second mandat, j’aurai été curieux d’en savoir un peu plus à l’occasion de
cette longue (trop longue ?) intervention.
Je ne prends pas sa défense,
je ne souhaite pas non plus analyser son bilan, ni ses actions. Je n’ai pas
l’esprit assez délié ni les compétences nécessaires à un tel exercice. Toutefois,
ceci je puis me permettre de l’écrire, certaines attitudes me choquent dans
cette campagne et elles ne sont pas le fait d’un seul mais de la quasi-totalité
des candidats. Seul le candidat socialiste semble pour l’instant se tenir a
l’écart de ce genre de polémiques inutiles. Toutes
ces « petites phrases » assassines que les médias s’empressent de
relayer très largement, ces traits qui se veulent être d’esprit me donnent à
penser que seules les joutes verbales comptent, que les idées passent au second
plan.
Est-ce cela que l’on nomme aujourd’hui
politique ? Je n’en suis pas (plus) certain aujourd’hui.
jeudi 8 mars 2012
mardi 6 mars 2012
Que d'eau !
dimanche 4 mars 2012
Au fil des pas [5] L'écluse des Fontinettes à Arques
D
|
rôle de chose que la mémoire
tout de même. L’autre matin au hasard d’un des détours tortueux de mon cerveau
enfumé je me suis surpris à penser à Céline. Non, non pas cette Celine là mais
l’autre, celui qui se prénommait Louis-Ferdinand.
J’ai lu je ne sais combien de
fois Mort à crédit et parfois des passages resurgissent par pans entiers.
«... Heureusement que le
jardin de la fête c’était tout près de la grande écluse !...On a parlé à
une péniche... Ils ont bien voulu qu’on se case... Ils descendaient sur
Paris... On a viré toute notre camelote au fin fond de la cale... »
«C’était des bonnes gens bien
aimables... des Flamands du Nord... On a bu tout le temps du café... tellement
qu’on pouvait plus dormir... Ils jouaient bien de leur accordéon... Je vois
encore le linge qui séchait sur toute la longueur du capot... Toutes les
couleurs les plus vivaces... des framboises, des safrans, des verts, des
orange. Y’en avait pour tous les goûts... »
D’une pensée à l’autre,
je me suis souvenu d’une journée entière passée, il y a quelques années, à
regarder le lent passage des péniches à l’écluse des Fontinettes à Arques.
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