vendredi 30 mai 2014

La photo de la semaine #6

Calais, mercredi 28 mai 2014.

Suite à une décision prise par la préfecture pour endiguer une épidémie de gale, les campements abritant près de 600 migrants sont démantelés.

Rien d’autre que la puissance de cette photographie. Et la pensée de l’après pour ces centaines de personnes.

Pas de jugement sur ce qui a été fait là-bas ni désir d’ouvrir une quelconque polémique sur ce sujet.

Crédit photo : Olivier Jobard/MYOP pour "Le Monde"


Et un souvenir presqu’effacé.

Celui de ces deux jeunes femmes accueillies un soir. Elles ont frappé timidement à ma porte. Peut-être parce qu’à cette heure tardive mes fenêtres étaient les seules encore éclairées du village.

Elles venaient d’arriver dans la région, étaient un peu perdues, cherchaient la jungle où rejoindre leurs camarades d’errance.

Nous avons passé un moment ensemble, partagé un semblant de dîner. Elles comprenaient mon anglais hésitant, m’ont raconté un peu de leur histoire.

Je les ai aperçues pendant quelque temps dans le village voisin.

C’est plus tard, beaucoup plus tard que je me suis rendu compte que cela faisait un moment que je ne les avais pas croisées.


Peut-être qu’elles sont de l’autre côté de l’eau aujourd’hui.

dimanche 25 mai 2014

Un ciel par jour (ou presque) : 25 mai 2014


« Une façon d’écrire le temps. »

                              Claire Roig

dimanche 25 mai 2014 10h48

samedi 24 mai 2014

Les magiciens du samedi.




Pas d’histoire aujourd’hui dans les magiciens du samedi, juste l’envie de partager un coup de cœur pour un jeune artiste Islandais : Ásgeir

Le son de la semaine écoulée, un folk doux découvert dans la toile de David Abiker.

Je te plante juste le décor du clip. Une atmosphère à la Sautet. Des demi-teintes presque effacées.

La rue luisante de pluie en toile de fond, quelques rares passants pressés sous des parapluies, une salle de bistrot. Quelques bruits de tasses qu’on choque. Ne manque que la bande d’amis pour compléter l’illusion.

Et ces deux voix, juste posées sur les notes qui s’échappent doucement.

Laisser agir la magie

.... Envie d'un peu plus ? C'est là : le bruit des graviers

Un ciel par jour (ou presque) : 24 mai 2014



samedi 24 mai 2014 10h13

vendredi 23 mai 2014

La photo de la semaine #5


Crédit photo : Reuters / Osman Orsal

Survenu le 13 mai 2014, l’accident minier de Soma est à ce jour la catastrophe industrielle la plus grave survenue en Turquie.

301 morts.

Bilan définitif de l’accident.

Trois semaines avant cet accident le parlement avait refusé de former une commission pour faire un état des lieux sur la sécurité des mines.

M. Erdogan, Premier ministre de la Turquie a déclaré : « Les accidents sont dans la nature-même des mines. »

Un fatalisme fort mal venu dans un secteur où insécurité et conditions de travail déplorables sont une constante.

Et je ne suis pas loin de penser comme ce vieil homme qui s’exprimait sur place :

« C'est un drame pour Soma, et si nous sommes si tristes aujourd'hui, c'est parce que c'est un meurtre qui a eu lieu". "C'est un meurtre parce qu'on a négligé la sécurité et la santé des gens. »

mercredi 21 mai 2014

Monseigneur Ebola, la solution de JM Le Pen


Crédit photo : Reuters


Le dégoût.

Rien d’autre.

Que peut-on ressentir d’autre que du dégoût à la lecture de la dernière sortie de Jean-Marie Le Pen ?

Celui qui se qualifie comme un « tribun de la plèbe », « un espèce de lanceur d’alerte » n’en est bien sûr pas à son coup d’essai.

Lors d’une discussion avec Marc-Etienne Lansade (maire FN de Cogolin dans le Var) en marge d’un meeting le vingt mai à Marseille dans le cadre de la campagne pour les européennes, Jean-Marie Le Pen s’est voulu optimiste face à « l’explosion démographique » et « au risque de submersion de la France par l’immigration » estimant que :

« Monseigneur Ebola peut régler ça en trois mois »

Celui qui estime également que le Rassemblement bleu Marine, mouvement crée par sa fille, c’est « pour les tièdes, ceux qui ne sont pas FN pur jus » a sans doute voulu avec cette dernière provocation s’adresser aux frontistes des origines.

Quand la haine s’érige en programme politique.

samedi 17 mai 2014

Les magiciens du samedi.



La bande son de dizaines d’histoires.

Des atmosphères enfumées des salles de café aux chevauchées nocturnes sur des lignes droites épuisées, laisser les notes s’égrener dans la lumière des phares. Attendre face à la mer le prochain matin.

Des années plus tard, apaisé, reste la magie.

vendredi 16 mai 2014

La photo de la semaine #4

C’était un portrait de Christiane Taubira qui devait illustrer ce billet hebdomadaire, une façon de saluer avec respect une femme brillante.

Une procès honteux, ridicule, lui a été fait en début de semaine. Cette énième polémique.... et ces hurlements de meute réclamant la démission de la garde des Sceaux m’ont prodigieusement énervé.

Passons.

Un autre événement ; tragique celui là ; m’a décidé à rendre hommage à une autre femme. Camille Lepage, jeune photojournaliste assassinée en République centrafricaine alors qu’elle y effectuait un reportage.

Camille Lepage en février 2014 en reportage à Bangui.
Crédit photo : AFP/Fred Dufour

La mère de Camille Lepage sur RTL :

« Elle n'avait qu'une envie, c'était de témoigner des populations dont on ne parlait pas et qui étaient en danger. [...] Ma fille n'avait pas peur, elle avait la joie de vivre, elle était passionnée par ce qu'elle faisait. C'était une vraie vocation, elle était extraordinaire, elle était magnifique, c'était ma petite Camillette. »

Dix-sept journalistes ont été tués dans le monde depuis le début de l’année.

samedi 10 mai 2014

Les magiciens du samedi.





Je ne sais plus trop qui a dit « Je ne lis plus, monsieur, je relis. »

Encore que j’en sois à me demander si finalement ce n’est pas plus une approximation, un mélange de plusieurs trucs entendus ou lus qu’une réelle citation.

Bien sûr j’aurai pu chercher un peu, mais tu commences à me connaître, il aurait fallu ouvrir un nouvel onglet, taper la phrase, lancer la recherche et comme d’habitude j’en serai arrivé à lire tout un tas de machins sans aucun rapport avec la recherche initiale. Il pourrait même arriver en cours de route que j’aie oublié ce que j’étais venu chercher....deux heures se seraient passées en vadrouilles futiles. Et puis toujours cette flemme.

Alors tu vois, de même qu’à la fin je finis par toujours relire les mêmes livres, je n’ai de coups de cœur qu’éphémères pour la musique, revenant toujours au fil du temps à mes vieilles amours.

Une bande son usée jusqu’à la corde.

Tu viens quand même ?

Il est temps à nouveau.

vendredi 9 mai 2014

La photo de la semaine #3


Poutine et son ministre de la Défense, le 9 mai, à Sébastopol, en Crimée.
Crédit photo : Maxim Shemetov. Reuters

Aujourd’hui 9 mai la Russie célèbre la victoire sur le régime nazi, à cette occasion Vladimir Poutine a passé en revue une dizaine de navires militaires russes dans le port de Sébastopol en Crimée.

Démonstration de force militaire, énième provocation ?

Un ciel par jour (ou presque) : 09 mai 2014



vendredi 09 mai 2014 17h53

jeudi 8 mai 2014

Un an de plus....

Google, l’ami qui nous veut du bien, me rappelle (si tant est que j’ai besoin qu’on me le rappelle....) que je viens de prendre un an de plus.



samedi 3 mai 2014

Les magiciens du samedi.



C’est chez Guy Birenbaum que je l’ai découvert un matin de mai.

Arno.

A la fois classe et négligé, un peu fracassé, peut-être un peu abimé aussi, il est de ces artistes touchants que j’aime à retrouver.

Pas besoin de grands artifices, juste sa présence.

vendredi 2 mai 2014

La photo de la semaine #2


"Une petite fille observe sa mère qui reçoit des fruits et des légumes gratuitement sur un marché de plein-air à Athènes, en Grèce le 30 avril 2014"
Crédit photo : AFP/Aris Messinis

Il y a quelques semaines le monde de la finance se réjouissait du « retour triomphal » de la Grèce sur les marchés après quatre ans d’absence. Le premier ministre Antonis Samaras lors d’une intervention télévisée se montrait confiant, évoquant un « pas décisif de plus vers une sortie de crise ».

Si la production industrielle grecque a connu entre décembre 2013 et février 2014 trois mois de progression, le taux de chômage en Grèce reste néanmoins le plus élevé de la zone euro et pour les plus démunis des athéniens la solidarité entre habitants fait désormais partie du quotidien.

jeudi 1 mai 2014

Noms de pays : l'âne et les deux frères

Tiens, comme ça fait plusieurs jours que je n’ai rien glandé dans ce blog, je m’en vais te raconter une petite histoire toute droit sortie de la bouche d’un de mes collègues de comptoir.

L’autre matin je traînais au bistrot.

En fait ça commence mal. Je la refais.

L’autre matin, comme chaque matin de la semaine d’ailleurs je traînais au bistrot. Un passage obligé depuis des années. Jusque là, rien d’exceptionnel à ça. J’imagine qu’on doit bien être quelques centaines de milliers de lascars à user nos coudes sur les zincs à la même heure. D’ailleurs il faudrait qu’un de ces prochains matins j’essaie d’aller directement au boulot, comme ça, juste pour voir la saveur qu’aurait la journée sans cette pause quotidienne sur la route.

Une sorte de défi.

Oui, oh ça va hein ! On a les défis qu’on peut !

Sans compter que cette histoire me ferait gagner une demi-heure par jour. Au choix :

- Une demi-heure de sommeil en plus.
- Une demi-heure de glandouillage à la maison.

Tu me diras que je pourrais aussi arriver une demi-heure plus tôt au boulot.

Oui certes....

Encore que je ne suis pas si sûr que ce temps de bistrot soit forcément du temps perdu. Ben oui, parfois j’apprends des trucs. Comme l’autre matin.

Ce sont souvent les mêmes gus au comptoir, des gars que je croise depuis des années. A force de se coudoyer comme ça chaque matin, des liens certes ténus mais des liens tout de même, se créent. Des habitudes aussi.

Ainsi j’ai la manie de demander à un de mes voisins où il va aller bosser ; le gars monte des cuisines un peu partout dans le département, il a toujours tout un tas d’anecdotes à nous raconter, des trucs parfois hallucinants. Des trucs parfois si improbables que j’en suis souvent à me demander s’il n’en rajoute pas un tout petit peu. Bon bref on s’en fout, ce n’est pas le sujet.

J’en reviens à mon histoire de l’autre matin, je demande à Gérard (on va l’appeler Gérard) où il compte aller exercer ses talents et lui sans presque lever le nez de son journal me répond :

« Chez les soyeux d’bourrique »

Même si j’ai fait patois première langue, là j’avoue que je suis resté un peu sec devant l’image.

Bon, je te traduis le truc :

« Chez les scieurs d’âne »

Tu n’es pas plus éclairé ?

Ben sur le coup moi non plus. Il a fallu que le gars Gérard m’explique l’histoire.

Dans le vieux temps, dans ce bled, il y avait la mère, le père et les deux frères. Des petits fermiers d’après ce que j’ai pu comprendre. Le père meurt, la mère aussi. Restent les deux frères. Ces deux zouaves qui s’entendaient à peu près bien jusque là on commencé à se prendre le chou pour des histoires d’héritage. Chacun d’eux voulait l’exacte moitié du patrimoine. Ça allait comme ça tant bien que mal jusqu’à ce que se pose le problème de l’âne....

Aussi têtus que peut parfois l’être ce noble animal, chacun des deux frangins voulait récupérer l’âne, impossible de trouver un accord sans mettre en péril l’équilibre qu’ils s’acharnaient à construire depuis des semaines.

L’histoire n’a pas retenu lequel des deux loustics a trouvé la solution pour que le partage des biens se fasse pour exacte moitié, toujours est-il que ces cons ont coupé l’âne en deux !

Fin de l’histoire.

Enfin presque.

Bon, je ne suis pas tout à fait dupe, même s’il y a un fond de vérité dans toute cette histoire, cela m’étonnerait tout de même que les deux frères en soient arrivés à une telle extrémité pour parvenir à une si parfaite égalité du partage.

Il n’empêche que depuis l’autre matin je me demande dans quel sens ces zèbres ont bien pu couper l’âne.

Sinon, dans le même genre de délire, je te laisse réfléchir sur « les croqueux d’oreilles ».


Edit du 25/09/2014

Mon camarade Gérard (on va continuer de l’appeler Gérard pour plus de commodité), mon voisin de comptoir donc, m’a ramené l’autre matin une affiche qui trônait somptueusement à la vitrine de je ne sais plus trop quel commerce des environs.

Une affiche qui atteste de l’entière véracité de l’histoire que j’avais essayé de vous conter il y a quelques mois.

Une seule déception en regardant les détails : Ce satané bourricot est coupé par son milieu, enlevant par là toute possibilité de rêverie à propos du comment s’est soldé ce désaccord familial....