La presse quotidienne, les radios, les
télévisions et Yann Savidan ont largement relayé l’information
aujourd’hui : ce lundi s’ouvre la nouvelle campagne des Restos du Cœur et
ce jusqu’à fin mars.
Lancée en septembre 1985 par le très
regretté Coluche, ce qui ne devait au départ n’être qu’une opération de courte
durée en est aujourd’hui à sa vingt-huitième année d’existence.
Cent quinze millions de repas ont été
distribués l’année dernière et ce chiffre devrait selon les responsables encore
augmenter cette année.
Olivier Berthe, président des Restos,
évoque une augmentation de 5 à 7 % du nombre de bénéficiaires inscrits.
Le chômage de longue durée, l’augmentation
et l’aggravation de la précarité, les mères célibataires en grande difficulté
de plus en plus nombreuses font que les chiffres ne cessent d’augmenter depuis
cinq ans. Autre phénomène observé depuis quelques temps, la part croissante de
personnes âgées obligées d’avoir recours à la solidarité. Devant l’afflux de
ces nouveaux bénéficiaires une antenne spécialement dédié a même été
ouverte à Montreuil. Promis à « un bel avenir » selon le responsable
en charge de cette structure, ce dispositif aux horaires adaptés pourrait
rapidement se développer dans d’autres centres des Restos.
J’entendais ce matin sur une radio le
témoignage émouvant d’une mère de trois enfants, seule depuis peu, qui, une
fois le loyer prélevé, déduit la part réservée au chauffage et quelques
factures payées, se retrouve presque sans un sou pour nourrir ses enfants. Elle
évoquait, dignement, les Restos du Cœur comme étant le dernier recours.
Et ce dernier recours est en danger. Le
programme européen d’aide aux plus démunis (PEAD) pourrait être revu à la
baisse, ce qui entraînerait inévitablement des difficultés de
fonctionnement pour des associations comme la Croix Rouge, le Secours
Populaire, les banques alimentaires et bien sûr les Restos, toutes ces
structures aujourd’hui (encore) indispensables qui œuvrent à aider les plus
fragiles d’entre nous.
Peu m’importe qui des précédents
gouvernements ou de celui nouvellement installé doit être comptable de la
misère qui existe dans notre pays. Yann le soulignait très justement ce
matin : « Plus que jamais aujourd’hui, il est nécessaire et urgent de
se serrer les coudes autour de celles et ceux qui sont dans la misère. »
Jean-Marc Ayrault en visite aujourd’hui
dans un des centres des Restos a plaidé en faveur d’un maintien de l’aide
européenne, François Hollande a fait de la lutte contre la précarité une
priorité.
La solidarité ne doit pas être un vain
mot, je compte que nos dirigeants politiques ne l’oublieront pas.
Je suis toujours circonspect... Les restaus du coeur ne font que compenser une carence de l'état... Plus on aide une telle association plus on oublie l'idée qu'un peuple devrait être obligé de nourrir ses plus pauvres. On fait appel à la charité alors qu'on devrait être capable de mettre en place un système redistributif qui les nourrit...
RépondreSupprimerJe comprends ce que tu veux dire, mais tu sais comme moi, que si les individus ne participaient pas, cela reviendrait à priver les associations d'une partie de leurs moyens de fonctionnement.
SupprimerBien sûr dans un monde idéal les états devraient être capables de subvenir aux besoins essentiels des plus démunis d'entre nous, mais nous en sommes loin.
Je n'ai pas la solution, loin s'en faut, mais si notre générosité peut venir (pour partie) pallier les carences alors oui, faute de mieux, il faut continuer de soutenir ces actions.