J’aime les mots.
A défaut d’être capable d’en
aligner trois avec un tant soit peu d’élégance, je les collectionne. Je n’en suis
pas encore, comme Marcel, à les gribouiller sur un carnet :
Ce que
j'écoutais, ce que je guettais, c'était les mots : car j'avais la passion des
mots ; en secret, sur un petit carnet, j'en faisais une collection, comme d'autres
font pour les timbres. J'adorais grenade, fumée, bourru, vermoulu et surtout
manivelle : et je me les répétais souvent, quand j'étais seul, pour le plaisir
de les entendre.
Non, je les collectionne dans
un coin de tête et me les repasse parfois quand rien d’autre ne m’occupe. Manie
étrange je te l’accorde.
Certains mots parfois m’obsèdent,
reviennent sans cesse. Deviennent insupportables tant ils occupent l’espace.
D’autres, plus discrets ;
un peu comme ce parfum délicat que l’on a humé au passage d’une élégante et
dont on a gardé le souvenir ; restent aux bords de la mémoire.
Et s’il n’y avait que cette
manie de la collection tout irait bien. L’épluchage du dictionnaire (encore que
cette habitude me soit passée) a longtemps occupé mes heures perdues. Et de
repenser à Sang-de-Chou, cet auvergnat décrit par Jean Anglade dans Le voleur
de coloquintes :
Quand
tu lis un roman, tu n’as jamais de grosses surprises. Une histoire en amène une
autre. Les événements sont liés entre eux, tu peux même les prévoir, avec un
peu de flair. C’est comme un paysan sur la route, un jour de foire ; au
bout du paysan, il y a un bras ; au bout du bras, une corde ; au bout
de la corde, le cou d’un veau ; puis le ventre du veau ; puis la
queue du veau. Après le cou du veau, si tu trouvais une carabine, ce serait une
vraie surprise ! Eh bien, dans un dictionnaire, voilà exactement ce qui
arrive.
Parfois à la recherche d’un
mot à l’orthographe dangereuse, je pouvais passer un long moment à errer d’une
page à l’autre sans autre but que celui d’en découvrir d’encore plus exotiques.
Et puisque j’en suis à évoquer
ces mots que j’aime, je vais te livrer celui que je préfère. Tout simple qu’il
est, il n’a l’air de rien et pourtant il a toujours fait sens pour moi.
Etymologie de bazar peut-être
mais il me plaît de croire ce qu’en dit un vieux Robert :
copain :
forme de l’ancien français compain « avec
qui on partage le pain »
Le plus beau mot...
RépondreSupprimerJe me suis un peu pensé en écrivant ce billet que ce mot résonnerai à ton oreille.
SupprimerComme quoi...
SupprimerLe plus beau mot oui et un bien beau billet !
RépondreSupprimerMerci ;) Ton passage ici me fait me souvenir que tu avais une sorte d'examen à passer la semaine dernière. Alors ? Réussi ?
SupprimerRésultat dans une dizaine de jours !
SupprimerUn bien joli billet! Un bien joli mot!
RépondreSupprimercela m'a rappelé un joli livre jeunesse (sais-tu que j'aime les livres jeunesse?) qui s'appelle "La grande fabrique des mots". Je pense que ça pourrait te plaire aussi :-)
Et il y a aussi "La grammaire est une chanson douce" de Erik Orsenna que j'aime aussi beaucoup
Oui, enfin je crois, il me semble que tu en as parlé dans un de tes billets. M'enfin je ne sais plus trop.
SupprimerJ'y donnerai un œil à ma prochaine visite chez le libraire si ces ouvrages s'y trouvent.