Pas facile de choisir, je
fouille, farfouille, trifouille dans tout ce que j’ai pu accumuler depuis des
années. Je suis même allé jusqu’à écouter de vieilles cassettes. J’ai des
tiroirs remplis de ces vieilles reliques, je ne jette rien ! Le gars des cuisines Cagivo c’est
moi. Bon d’accord en un peu plus âgé.
A force de fouiner ici et là
je me suis rendu compte d’un truc, au final je reviens toujours aux mêmes vieux
albums. Il m’arrive encore de temps en temps de m’emballer, d’avoir un coup de cœur
pour un morceau « plus actuel », et puis je fais demi-tour.
J’oublie.
Enfin il me semble que j’oublie.
Je retourne à mes vieux
machins.
Peut-être parce que pour
presque chaque titre, pour chaque album il y a une histoire qui s’y rattache.
Parfois des trucs idiots, des anecdotes qui n’ont aucun intérêt, sauf pour moi.
Il y a peut-être autre chose.
L’accélération du temps. Sauf si on ne m’a rien dit pendant ma longue absence,
il ne me semble pas que la durée d’une seconde, d’une minute ou d’une heure ait
changé. C’est, je pense, l’usage du temps qui a changé. Nous faisons trop de
choses en même temps, tout est disponible à n’importe quelle heure, n’importe
où. Tous ces outils à notre disposition font que nous «scannons » en
permanence tout un tas d’infos, d’images, de sons. Quitte à y revenir plus tard
pour approfondir.
Peut-être.
Ce n’est pas tant que je sois
passéiste que je regrette un peu le temps ou il m’était encore possible de
passer une heure à écouter un album sans rien faire d’autre. C’est peut-être
pour ça que j’aime tant le livre papier, j’entretien avec cet objet ; si
tant est que l’on puisse qualifier le livre d’objet ; une relation étrange.
Le temps de la lecture est un temps dans le temps. Du temps entre soi et l’histoire.
Il faudrait peut-être que j’essaie
de développer cette idée.
Mais d’une part on s’éloigne
du sujet de ces magiciens du samedi et d’autre part je n’ai pas l’esprit suffisamment
délié pour parvenir à aller beaucoup plus loin dans cette réflexion.
Passons.
Nous en étions donc à « je
fouille, farfouille, trifouille »
Ça te dit un bond dans le
passé ?
30 mai 1990
New-York, 6ème
avenue, face au siège de la société Exxon.
Midnight Oil en concert.
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