C’était l’autre matin, un
matin comme bien d’autres.
Je sacrifiais à un de mes
rituels : prendre un café dans mon bistrot favori sur le chemin du boulot.
J’aime l’ambiance du matin, nous sommes là, accoudés au comptoir, toute une
bande d’accrocs à la caféine ; maçons, routiers, commerçants, toubib,
kiné, chefs de petites entreprises. Parfois des gars de passage aussi, ce genre
de types que l’on ne croise qu’une fois. Presque une photographie de la France
qui se lève tôt dont un certain Nicolas ferait bien de s’inspirer. Bref.
Nicolas justement, c’était au
lendemain de l’annonce de sa candidature à sa succession et nous étions quelque
peu ; les uns et les autres ; occupés à commenter cette intervention
qui était somme toute, il faut bien en convenir, sans surprise. Passons.
Et que voilà notre gars de
passage de vanter les mérites de Marine Le Pen et de son « programme »,
disant à qui voulait bien l’entendre (nous étions, je vous l’assure, fort peu
disposés à l’écouter) qu’elle seule serait capable de relever la France ! Etc.
Le cirque habituel.
J’ai bien pensé un moment que le gars de
passage allait se faire étendre sur le comptoir ! Entre mon maçon portugais et
mon commerçant black (véridique !) cet âne avait bien mal choisi son
endroit pour faire du prosélytisme.
En
espérant qu’il ne nous arrive rien de pire...