samedi 26 avril 2014

Les magiciens du samedi.




« Comme un temps arrêté »

« Pas tout à fait immobile cependant, ni mort, juste arrêté. »

Quelques mots laissés en commentaire chez Dominique Hasselmann.

Pas si simple d’exprimer un ressenti quand les mots fuient. Ils sont là cependant, disponibles, manquent l’étincelle, le talent pour les ordonner.

Au détour d’une photographie je me suis souvenu de mes anciennes balades hivernales à Merlimont, des rues grises envahies lentement par le sable, du vent aigu qui enserre la tête laissée nue. Et du froid aussi qui peu à peu embrume les yeux, donne une autre couleur à la ville endormie.

Hors saison.

La photo de la semaine #1

Il me passe souvent tout un tas d’idées par la tête, quand je dis qu’elles passent, ce n’est pas seulement une image. Bien souvent la minute suivante je suis déjà branché sur autre chose. Un truc un peu fatigant à la longue, un bouzin qui ne s’arrête jamais....

Il ne faut parfois pas grand-chose pour qu’une des ces idées oubliées refasse surface. Au hasard d’un clic je suis arrivé sur le site de l’Élysée et c’est en revoyant une des photographies du président accueillant les quatre journalistes à Villacoublay que m’est revenue cette envie de conserver ici la trace de ce qui m'aura, pour une raison ou une autre, marqué pendant la semaine écoulée.



Vous avez sans doute déjà vu cette photo passer un peu partout. D’autres en ont parlé bien mieux que je ne saurai le faire.

Il n’empêche.

J’ai aimé voir cette image, j’ai aimé l’image du président accueillant Didier François de retour après un peu plus de dix mois de captivité. J’ai aimé la main chaleureuse de cet homme ; François Hollande sortant un court instant de la réserve de sa fonction.
Juste un geste d’humanité capturé par l’œil du photographe.

mercredi 23 avril 2014

Histoire de grolles.


On fait de ces trucs parfois !

C’est en lisant le billet de Jegoun que j’ai repensé à cette anecdote, un prétexte aussi pour répondre à l’ami P’ti Louis mais ça, on y reviendra plus tard.

J'ai fait le tri dans mes chaussures il n'y a pas très longtemps. Décidément on n'en sort pas de ces histoires de godasses....

Donc je triais mes pompes, pensant me débarrasser de celles que je ne portais plus depuis longtemps ou de celles abimées par un trop long usage. De même que je conserve toujours le moins usé des deux lacets lorsque je les change sur les chaussures que je porte, j'ai aussi la manie de garder les lacets de celles décédées depuis longtemps. Lesquels lacets, trop longs, trop courts, pas de la bonne couleur ou encore pas du bon diamètre.... ne me servent bien sûr à rien, mais quand même, je continue.

Une manie quoi.

Rien à voir avec l’histoire de Nicolas ?

Attends deux secondes.

J'ai cherché un iPod pendant plus de trois ans, partout. J'ai mis à sac la maison, la voiture, les bistrots où j'ai l'habitude de traîner, la maison des parents, mon bureau.

Partout j'te dis !

Rien, pas de trace de ce satané bidule. Pour tout dire au bout d’un moment je n’y pensai même plus. Résigné.

Revenons-en à mon tri de pompes, en enlevant les lacets d'une des paires de grolles que je me proposais de jeter, miracle. L'iPod !

Va savoir ce qui a bien pu me passer par la tête le jour où j'ai glissé ce machin dans ce godillot....

J’te le dis, on fait de ces trucs parfois....

Et P’ti Louis alors ?

Mon camarade de jeu nous avait proposé il y maintenant plusieurs semaines de décrire notre paire de pompes idéale, celles que l’on préfère parmi toutes.

Ben moi c’étaient celles-là, une bonne vieille paire de Kickers, des bottines presque indestructibles. Bon ok là elles ont un peu morflé. Je les ai tuées pendant la rénovation de la maison de mon frangin. Le ciment, la flotte, la peinture, la poussière ont sonné la fin d’une bonne dizaine d’années de bons et loyaux services.

Sinon, dans une dizaine de jours c’est mon anniversaire, vous pouvez commencer à vous cotiser pour m’en offrir une nouvelle paire.

Noires, pointure trente-neuf.

Merci.

mardi 22 avril 2014

Flemme : #S04E112




« Paresse : Habitude prise de se reposer avant la fatigue. »
                                                                 Jules Renard

Finalement, commencer la semaine de boulot un mardi au lieu de l’habituel lundi ne change rien à l’affaire. Ça reste tout de même le premier jour de la semaine de travail.

Je sais bien qu’écrit comme ça, c’est évident. Mais vas-y, dis-moi que tu n’as pas ronchonné, râlé, pesté, juré trente-six mille bougres de cochons quand ce satané réveil t’a fait jaillir de ton lit alors que tu étais si bien occupé à caresser amoureusement....ton oreiller. Dis-moi aussi que tu ne t’es pas rattrapé de justesse au bord de la table de cuisine parce que tu étais presque en train de te noyer dans ta tasse de café ce matin.

Alors ?

Ah ! Tu vois bien ! Mardi ou lundi c’est toujours aussi chiant.

Quand faut se lever, ben faut se lever....y'a pas à tortiller.

Tu as beau n’avoir fait que batifoler en long, en large et accessoirement aussi en travers de toutes les vertes prairies de l’arrondissement à la recherche de ces foutus œufs pondus par ces satanés lapins pendant tout le week-end, ben t’étais tout de même bien déchiqueté ce matin.

Avec ces histoires de lapins, de poules ou même de cloches qui pondent des œufs j’ai presque failli oublier un truc.

J’ai entendu à la radio ce matin que des gus, des américains je crois (remarque y’a que des américains pour te pondre ce genre d’études....) auraient réussi à identifier le gène de la paresse. Bon ok, si j’ai bien compris leur étude ne porte pour l’instant que sur des rats.

De là à me trouver une excuse pour ma flemme légendaire il n’y a qu’un pas que je vais m’empresser de franchir.

Demain, RTT !

Edit du 23/04 21h36 : J'ai glandouillé toute la journée ! Eh ouais.



                                       

samedi 19 avril 2014

Les magiciens du samedi.




Bon, on va faire court, pas d’histoire aujourd’hui.

La faute (une fois de plus, je sais....) à une flemme immense.

Je me disais hier soir qu’il n’y aurait pas de billet musique cette semaine mais comme d’une part vous êtes des milliers à attendre les magiciens du samedi (bon d’accord, seulement quelques dizaines et encore c’est une estimation tout à fait optimiste) et que d’autre part il ne faut jamais décevoir son lectorat je fais tout de même un p’tit effort.

J’avais envie d’un truc un peu doux à me mettre dans les oreilles. Y’a des jours comme ça, t’as pas envie d’être bousculé.

Ce truc ira parfaitement.

A la semaine prochaine pour d’autres magiciens du samedi.

samedi 12 avril 2014

Les magiciens du samedi.

Lui : Oh pétard !

Elle : Quoi ?

Lui : C’est samedi !

Elle : Oui, et ?

Lui : Les magiciens....

Elle : Quoi les magiciens ?

Lui : Ben les magiciens du samedi, tu vois ?

Elle : Oui, oui, je vois, mais encore ?

Lui : Rien, je n’y ai pas pensé, c’est neuf heures et je n’y ai pas pensé.

Elle : Au boulot !

Lui : Tu crois ? Je laisserai bien tomber ce truc. Je reprends un café, une clope et j’y réfléchis.

Elle : ....

Je n’aime rien tant que l’urgence, sentir la fièvre monter, jouer avec la deadline, la frontière invisible. Tu traînes juste une minute de plus et c’est la chute, un coup d’accélérateur et le truc se met en branle, tu as repris la main sur le temps, le pouvoir de rester dans la même seconde, infinie. Ce qui vaut ailleurs n’a pas cours ici, encore que si, tout de même un peu. Pas d’obligation, si les magiciens disparaissaient le monde ne s’arrêterait pas de tourner, à peine un regret d’avoir, une fois encore, échoué. 

Faut y aller maintenant.

09h15

Tu viens ?

Je t’emmène dans la ville d’A. Une immense bâtisse, les années lycée, des couloirs à n’en plus finir, un labyrinthe du savoir.

Monter le grand escalier, prendre tout de suite à droite au bout du grand hall, gravir les deux étages, à droite encore, salle 126. Pousser la porte. Un autre monde.

Un monde de couleurs. D’odeurs aussi. Pas celles poussiéreuses des salles d’études, non. Des odeurs de peintures, de solvants, de vernis, de colle, de plâtre, les odeurs de nos expériences graphique.

La bande, toujours la même. Et l’espace sous les toits, nos regards hauts perchés sur la ville alentour.

Et la musique toujours.

Je ne sais plus trop comment j’avais dégoté cet album. Un ovni.




New Gold Dream (81, 82, 83, 84,)

Un son qui allait parfaitement bien avec mes expériences du moment. Des piles et des piles de magazines, des tampons de tissu, la toile encore vierge et un liquide magique.

Trichloréthylène.

Ce truc qui me permettait d’arracher aux pages leurs couleurs, une autre façon d’imprimer des rêves en pastels. Des pastels doux déchirés par des rouges violents, des noirs profonds. Tout un univers contenu sur un châssis 60X80.

Je, nous ressortions de la 126 à moitié shootés par les vapeurs de trichlo. Avec aussi probablement quelques neurones en moins.

Et puis tout s’est arrêté. Un jour de colère, de déception ou peut-être la trop forte conscience de l’inutilité de ce travail ; je ne sais plus ; malgré quelques prix et récompenses, des petites expos, j’ai tout détruit. Tout balayé. Les pinceaux, les couleurs, les encres. Tout. Le vide.

Reste le souvenir de ce son entendu l’autre matin.

samedi 5 avril 2014

Les magiciens du samedi.

Pas toujours simple d’être soi quand on est plusieurs.

Je sais bien qu’assénée comme ça cette affirmation peut paraître étrange mais je n’en suis plus à une bizarrerie près n’est-ce pas ?

Juste une pensée qui m’est venue en passant devant un miroir ce matin. J’ai cru un moment que le verre était brisé tant l’image qui m’était renvoyée était multiple.

Un puzzle ?


Un assemblage de plusieurs moi ?

Ne faudrait pas se poser de telles questions le matin. Comment je vais me dépêtrer de tout ça maintenant ? Reprendre les pièces une à une, essayer de reconstruire quelque chose d’un peu cohérent, un truc qui tienne à peu près la route, tout au moins le temps d’une journée de plus.

Et demain ? Demain, sans doute que tout sera à recommencer. 

Une fois encore....

Ne cherchez pas un quelconque lien entre les gaillards de Midnight Oil et mes images brisées. Il n'y en a pas. Juste des échos sortis du passé.

mardi 1 avril 2014

Et ma main dans la gueule ?

Mon confrère El Camino ne m’en voudra pas j’espère de lui avoir piqué le nom de son blog pour titrer mon billet.


J’étais ce matin ; comme chaque matin en semaine d’ailleurs ; accoudé au comptoir, fort occupé à donner un œil à la presse, à écouter en même temps d’une oreille distraite les infos qui passaient à la radio et accessoirement je m’acharnais sur ce satané 2048 que je ne suis toujours pas arrivé à atteindre après une semaine d’efforts intensifs. Fichu nom d’un petit bonhomme de jeu de m....


Je ne l’ai pas vu rentrer ce type, il était peut-être même déjà là quand j’ai rejoint mon bout de comptoir. On s’en fout. L’histoire n’est pas là.

Je disais donc que j’étais fort occupé à tout un tas de trucs et je ne prêtais pas plus que ça attention aux conversations autour de moi. Sauf qu’à un moment ce type a commencé à parler un peu plus fort. Il discutait avec un autre zig qui passe de temps en temps au bistrot.

Mon type était en train de déblatérer sur l’état de la France, que lui il bossait en Belgique et que les salaires y sont bien meilleurs, etc... Il a continué à blablater comme ça pendant un moment. Il m’intéressait de plus en plus ce spécimen.

Il a enchainé avec les élections municipales en ne cachant pas sa joie d’avoir vu quelques villes passer du côté de l’extrême droite. Il était bien fier mon zouave en disant à son acolyte qu’il avait toujours voté FN....

Je suis sorti fumer une clope.

Quand je suis rentré à nouveau, mon type en était à gloser sur la nomination de Manuel Valls. Je ne sais pas trop par quelle association d’idées saugrenues il en est venu à cette conclusion :

Le plus drôle, si tant est que cette histoire soit drôle, c’est que derrière lui, tranquillement installés il y avait une bonne quinzaine de mecs d’origine turque. Des gars du bâtiment que je croise depuis bien vingt ans. Des petits patrons qui bossent comme des dératés toute l’année. Des mecs vraiment bien.


Ils n’ont même pas sourcillé quand l’autre âne vomissait sa haine.

L’habitude ?