samedi 22 février 2014

Les magiciens du samedi.


Je ne savais pas en commençant cette série des magiciens du samedi que je me trouverai bloqué devant la page blanche.

Ce n’est pourtant pas faute d’y avoir songé pendant la semaine. Et puis une chose en entrainant une autre j’ai bricolé tout un tas de trucs et puis il me faut bien l’avouer j’ai toujours cette flemme immense, à moins que ce ne soient les effets de cet hiver qui s’éternise.... Faut bien que je trouve une excuse. Et puis zut ! Les vacances sont un peu faites pour se reposer !

Donc rien. Je reste sec devant ce fichu clavier.

Qu’ai-je donc fait de cette semaine de vacances ?

Rien.

M’enfin si quand même j’ai lu des dizaines de billets de blog, des dizaines d’articles de journaux ou de magazines, un peu écouté la radio, englouti quelques livres aussi. Passé une heure ou deux devant la télé.

Tiens, en parlant de télé. J’avais coutume il y a quelques années de la regarder énormément, je m’en suis éloigné petit à petit, une lente désaffection. Je ne vais pas vous la refaire genre « la télé c’était mieux avant », en fait je m’en fiche un peu, beaucoup même. Les programmateurs peuvent bien faire ce qu’ils veulent, je n’irai pas augmenter la cohorte de ceux qui à longueur d’année alimentent le courrier des lecteurs des magazines télé pour se plaindre de la piètre qualité des programmes, ou du coût exorbitant de la redevance audiovisuelle.

Je n’ai pas regardé ces jeux olympiques d’hiver, il parait que nos sportifs ont plutôt bien tiré leur épingle du jeu. Fort bien. En relisant « il parait que nos sportifs » je m’interroge sur cette appropriation (?).  Ce ne sont pas plus mes performances que les vôtres et pourtant à chaque fois qu’une médaille supplémentaire vient couronner des années de travail et de sacrifices, nous ne pouvons pas nous empêcher de ressentir une certaine fierté, un peu comme si nous étions aussi au travers d’eux en quelque sorte récompensés. Est-ce là ce qu’il est convenu d’appeler la communion de toute une nation à travers le sport ?

Il est bien évident que vous n’êtes absolument pas obligés de répondre à cette dernière question.

Normalement, arrivé ici on devrait parler musique. Ben oui tu te souviens, à la base « les magiciens du samedi » c’est un truc qui doit te mettre des étoiles dans les oreilles.

On y va.

Au fil de mes vadrouilles dans le grand internet, je suis tombé là-dessus un soir. Je ne te refais pas le pitch, on a déjà parlé de ces mecs là il n’y a pas très longtemps. Ben ouais, les magiciens du samedi c’est un truc qu’il faut suivre un peu.

Bon, tu cliques juste sur le petit bouton lecture et tu te laisses porter.



Puisque je suis un gentil garçon, pour le prix d’un billet lu tu as droit à un second morceau de musique. Sur celui là ce n’est pas tant le titre que le lieu de ce mini concert qui m’a scotché.



A samedi prochain avec d’autres magiciens. (Si je n’ai pas trop la flemme....)

jeudi 20 février 2014

Le complot.

C’est un complot.

Ce ne peut être autre chose qu’un complot !

Le grand dieu internet voulait absolument que je vois quelque chose.

Je n’y avais d’abord pas prêté attention tant les pages que nous visitons à tour de clics sont truffées de publicités. « Si c’est gratuit, vous êtes le produit. » Ben oui....

J’ai continué de voguer de page en page pendant un certain temps jusqu’à ce que j’aie l’œil attiré par un rectangle orange. Un orange qui m’avait déjà titillé la pupille il y a quelques jours. 

J’ai cliqué.






M. Didier Goux !

Ce diable d’homme a réussi à soudoyer pêle-mêle Mark Zuckerberg, la firme de Mountain View et quelques camarades blogueurs.

Tout ça pourquoi ?

Tout ça pour que demain en passant chez mon dealer je n’oublie pas de donner un œil sur ses tables au cas où par le plus improbable des hasards cet ouvrage serait proposé à la vente.

....

mardi 18 février 2014

"Une boite qui vous veut du bien !" *


L’info vous aura peut-être échappé.

Un laboratoire de l’armée américaine a mis au point une pizza qui reste comestible pendant trois ans ! 

Pourquoi une pizza ? Tout simplement parce qu’il semblerait que les soldats américains réclament régulièrement ce plat lorsqu’on les interroge sur le contenu de leurs rations de combat.  


Cette pizza, enfin ce machin, ne nécessite ni congélation ni réfrigération. Une pizza qui pourrait même se consommer à température ambiante....

On peut s’interroger sur le pourquoi d’un tel cahier des charges, au-delà du moral des troupes engagées sur différents théâtres d’opérations qui retrouveraient le goût « fait maison », on peut penser que cette technique de conservation innovante pourrait être utile pour subvenir aux besoins alimentaires de populations dans le cadre d’actions humanitaires.

De mon passage sous les drapeaux ; outre le fait d’avoir enfin appris à marcher convenablement ;  je garde plusieurs souvenirs, celui évidemment de ces rations de combat que nous dévorions, affamés par quelques heures de marche et de batailles épiques dans la forêt de Dudenhofen, mais aussi celui de l'amertume des Lucky Strike, ces cigarettes échangées contre nos rations avec nos camarades américains. Ces gus, plutôt que de se farcir sur le terrain tout un tas de trucs lyophilisés, préféraient nos conserves de cassoulet et nos improbables rillettes, rillettes qu’il convenait d’étaler généreusement sur le non moins improbable biscuit de campagne. LE toast du trouffion en campagne....




La gastronomie militaire aurait donc subit une telle évolution qu’à un bon vieux « saucisses lentilles » ou à un « navarin d'agneau » les bidasses étasuniens préféreraient désormais un ersatz de pizza ?

* Merci au site du Ministère de la Défense à qui j’ai piqué le titre de ce billet.

Merci également à Christophe Colinet pour l’idée de départ.

samedi 15 février 2014

Les magiciens du samedi.

Je me suis réveillé tout de travers ce matin. Le corps endolori, les bras, les jambes en papier mâché, la voix enrouée d’avoir une fois encore trop fumé hier. Tout grognon aussi. Fichue vieille carcasse....

Je me suis réveillé tout de travers ce matin, premier café noir pour essayer de chasser les restes de brume, et de repenser à ce chiffre qui m’a poursuivi une partie de la journée d’hier. 

35

Je suis là à ronchonner, au chaud, humant le doux parfum du café frais qui se répand gentiment dans la maison, en reprendre une tasse encore et penser à eux.

Ils sont 35.

Ils étaient.

35, quasiment un mort par jour. 35, le nombre de personnes disparues depuis le début de l’année, abimées par la rue, détruites petit à petit, effacées de nos villes. Des invisibles partis rejoindre d’autres ombres.

Bordel, ce n’est pas gai par ici ce matin ! Pas vraiment non plus le ton des « magiciens du samedi ». Bah ! Il y a des jours comme ça, tu te réveilles un peu fracassé, atteint d’un syndrome encéphalorectal si aigu que même la troisième tasse de café n’arrive pas à détricoter tes neurones embrouillés.  Et puis tu as une flemme immense. La journée va s’étirer comme un long trottoir un jour de pluie têtue.

Il y quelques jours mon camarade Petit Louis avait illustré un de ses billets avec le fameux Nougayork. Tilt ! Nougaro ira allonger la liste des magiciens du samedi.

Flemme oblige, je reprends in extenso le commentaire que j’avais laissé chez lui :

1987, une claque immense à la première écoute de ce Nougayork, je m'en souviens encore parfaitement. K7 à peine achetée et dépouillée de son emballage plastique, une saleté de machin si difficile à ôter....Une fois le rectangle de plastique glissé dans le Walkman, m'engouffrer dans la rame de métro, direction les lieux de mon écolage. Arriver à Pont de Bois, rembobiner encore, écouter encore. Une autre claque m'attendait mais je ne le savais pas encore. C'est une autre histoire.


En recherchant la vidéo de Nougayork, j’ai remis la main sur un autre titre qui m’avait tiré quelques frissons il y a bien longtemps. La magie opère toujours.

Je vous laisse écouter ce grand bonhomme.

samedi 8 février 2014

Ils sont devenus fous.

Photo : AFP / Thierry Zoccolan
J’avais oublié.

C’était l’autre matin, un de ces matins ordinaires de semaine. Près du bistrot qui m’accueille chaque jour, je laisse traverser un gamin, treize ou quatorze ans, pas plus. Ce satané mioche, tout en traversant la rue du plus lentement qu’il pouvait m’a adressé une quenelle bien appuyée. Genre « tu vois vieux con je t’ai obligé à stopper pour me laisser passer ».

J’ai bien failli descendre de la bagnole. J’ai hésité un court instant entre l’envie de lui balancer une paire de tartes et celle de le tancer. J’ai finalement laissé tomber. A quoi bon.

J’aurais du cependant descendre de voiture, pas pour lui mettre la baffe qu’il méritait mais pour essayer de comprendre ce qui avait motivé son geste, essayer de tirer au clair ce qu’il avait voulu me signifier.

Je reste persuadé que cet ado n’a agit que par mimétisme, que dans cette gestuelle qu’il a reproduite il n’y avait pas cette autre symbolique.

Phénomène inquiétant tout de même.

J’avais oublié cette anecdote jusqu'à ce que Juan relaie une information du Parisien. Des ânes ont pris la pose, bras tendu vers le bas, une main à hauteur d’épaule dans les ruines de l’église d’Oradour-sur-Glane.

Sans doute vaudrait-il mieux passer sous silence cet acte odieux, sans doute vaudrait-il mieux ne pas donner à ces décérébrés le plaisir de la publicité.

Sans doute.

On est loin de ce gamin croisé dans la rue. Ces deux jeunes hommes savaient ce qu’ils étaient en train de faire, ces deux jeunes hommes connaissaient la valeur symbolique des lieux qu’ils étaient en train de souiller.

François Hollande, Joachim Gauck et Robert Hébras ; un des derniers survivants du massacre ; étaient en septembre dernier à Oradour-sur-Glane sur les lieux mêmes qui ont servi de cadre à la mise en scène de nos deux lascars. On peut s’interroger sur une autre portée de ce geste, auraient-ils eut l’esprit suffisamment torturé pour s’adresser au Président par delà l’histoire ?

Quoiqu’il en soit, une enquête est ouverte. Des sanctions tomberont peut-être.

Il nous faut être vigilants chaque jour. Il nous faudra peut-être parfois descendre de voiture.

Ne pas laisser faire. 

Les magiciens du samedi.


Un aimable twitto me faisait remarquer dans la semaine que « Ouais, bof, tes magiciens du samedi....».  Sur le coup, ce tweet reçu m’avait, comment dire....contrarié. Les minutes passant, j’oscillai entre déception et colère.

Mais pour qui donc se prend ce mec ? Venir critiquer mon choix de Jean-Louis Aubert ! Mais fais donc un billet andouille ! Donne nous à entendre tes préférences !

(C’est qu’il ne devient pas très commode ce petit bonhomme en grandissant !)


Préférences.

On parle de quoi ? De musique. Forcément de choix tout sauf objectifs. Tu vois ce truc des goûts et des couleurs ? On aime un truc, on veut le donner à entendre, à voir à la terre entière.

Bon d’accord, quand un de mes billets fait 150 vues c’est champagne, quand un autre fait 300 je commence à envisager de danser nu dans la rue sous la pluie (ben oui, quand je danse nu dans la rue il pleut forcément, n’oublie pas que c’est le Nooord ici, la pluie fait partie du quotidien), à 700 je te laisse imaginer.... alors de là à ce qu’un de mes billets « musique » devienne prescripteur il y a un fossé aussi grand que la distance qui sépare notre vieille Europe des Amériques.

Et puis tu vois, ici il n’y a que de vieux machins, des morceaux que j’écoute depuis des années, des notes qui m’accompagnent tout au long de cette lente descente. Des machins qui souvent me font dresser les poils sur les bras, accélérer le pouls. 

Tu le sens aussi parfois ce petit frisson ?

Curieux pouvoir de ces virtuoses du manche, je peux passer des heures à regarder les doigts agiles glisser sur les cordes, certaines notes égrenées me plongent parfois dans un état proche de la stupéfaction, un temps hors du temps, je deviens sourd au monde. Rien ne compte plus que la magie qui s’opère.

1987

The Joshua Tree

Je me souviens de la claque immense reçue cet après-midi là, propulsé instantanément sur une autre planète. Le rock venait de changer d’époque, le début d’une exploration d’autres possibles.

Les quatre premières notes de « Where the streets have no name », résonnent pour toujours, reconnaissables entre toutes. Prélude à un bonheur sans cesse renouvelé.


Les magiciens du samedi.

samedi 1 février 2014

Les magiciens du samedi.


Juste pour aujourd’hui on va dire que j’ai à nouveau quinze ou seize ans. Tu te souviens de ce temps ? Celui des mobs, des cafés crème qui durent des heures, des parties de baby foot dans l’arrière salle du troquet.

C’était chez Milou, une institution ce bistrot, j’y ai passé des journées entières. C’était chez nous, le taulier, pour peu que tu saches dire bonjour, te fichait la paix, sa femme allait même jusqu’à nous faire à manger parfois, des repas que nous prenions dans la cuisine, tranquille. Voilà que je ne parviens pas à me souvenir de son prénom. Fichue mémoire qui s’en va....

Ces années là, les années Téléphone. Magique. J’ai usé mes oreilles à les écouter. Face au comptoir, le juke-box. Milou le laissait à notre disposition pour y mettre ce que nous avions envie d’écouter. Je me demande aujourd’hui si en nous laissant libres ce n’était pas à lui qu’il faisait plaisir.

J’aurais pu retrouver quelques vidéos du groupe tel qu’il était dans ces années-là. Pas envie. Je garde en tête quelques vieilles images qui commencent à pâlir, à se mélanger. Le flou de la mémoire qui s’installe peu à peu.

Pas envie non plus que le groupe se reforme, pourquoi faire ?

Il y a quelques années, j’avais réussi petit à petit à me procurer quasiment tous les albums en cd, je me baladai toujours avec dans la bagnole. Deux toxicos abrutis m’ont cassé la voiture une nuit, m’ont tout piqué ces cons. J’ai su plus tard qu’ils avaient éparpillé ma collection dans les champs cette nuit là.... Misère.

Bon on arrête là avec ces souvenirs.

Plutôt que de revoir Corine, Louis, Richard et Jean-Louis ensemble, j’ai choisi ce matin une autre époque. Jean-Louis poursuit son chemin en compagnie de Richard. Avec eux, de jeunes musiciens. Parmi eux, un jeune guitariste m’a particulièrement tapé dans l’œil. Thomas Semence a cette sorte d’élégance, cette décontraction qui me fascinent chez les musiciens. Et que dire de l’énergie de Richard Kolinka et des baguettes qui virevoltent entre ses doigts.

Des magiciens. Les magiciens du samedi.