samedi 7 février 2015

Les magiciens du samedi



Je n’ai jamais été un adepte du petit déjeuner, je préfère, la semaine, aller m’accouder au zinc, un moment de calme juste avant la « bataille » annoncée.

Il n’empêche que chaque jour, tout le long des quelques vingt-deux kilomètres qui me séparent de mon bistrot, je ne peux m’empêcher de faire entrer le monde dans le cocon douillet de la voiture. Toujours, souvent, la même litanie radiodiffusée de mauvaises nouvelles à la pelle. Et pourtant ne pas se résoudre à éteindre. L’horreur parfois, sobrement distillée par des voix amies.

Entrer, saluer les uns et les autres, toujours à peu près les mêmes gars aux mêmes places.

Et le premier petit noir toujours plus amer.

Ouvrir le journal, recommencer. Ne plus y jeter qu’un regard effrayé.

Des mots et des images qui abiment aussi surement que le poids des jours.

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