Et si tu relis attentivement
mon dernier billet (oui, je sais aussi, c’était il y a longtemps) tu t’apercevras
que, normalement, le lundi « c’est un jour qui a été inventé pour se
reposer du week-end de flemme. »
Donc si je suis à la lettre mon
règlement intérieur tu ne devrais pas être en train de parcourir ces mots.
Alors je vais t’expliquer vite
fait un ou deux trucs :
1/ J’édicte des règles pour le plaisir de ne pas les suivre.
2/ Le
mec qui a écrit la phrase du point 1 te semble un peu tordu ? Ne t’inquiètes
pas pour lui, il le sait et il fait avec....m’enfin il essaie de se débrouiller
entre lui et lui et tu peux me croire, ce n’est pas toujours simple !
3/ J’avais
dis un ou deux trucs ? T’es sur ? Bon ok, redonne donc un œil au
point 1. Ah ! Tu vois !
4/ C’est
moi le taulier du bidule et les magiciens du samedi ça peut être le lundi si j’ai
envie. Nan mais oh !
5/
Pour le point cinq je ne savais pas trop quoi mettre alors je suis allé fumer
une clope. Tu peux faire pareil si tu veux ou alors te servir une bière ou
encore faire trois tours de ton salon en courant en faisant gaffe de ne pas te
vautrer entre la table basse et le canapé.
6/ Ça
commence à faire beaucoup de points et tu vas finir par te lasser. Au point 7,
promis je t’explique où je veux en venir.
Je ne sais pas ce que j’ai
fichu, il manque deux jours à la semaine dernière. Le samedi et le dimanche se
sont volatilisés....Tu le crois ça toi qu’une ou deux journées puissent
disparaître comme ça ?
Une journée c’est rien.
Quelques heures évanouies. Pas grave. On s’en fiche, il y aura d’autres
journées à vivre, d’autres minutes à épuiser.
Juste un billet de blog qui
manquera à une série, un compteur qui ne grimpera pas d’une centaine de
lecteurs supplémentaires. Un compteur dont je me fiche comme de ma première
paire de chaussettes (bon, j’ai mis chaussettes mais tu peux mettre ce que tu
veux à la place, ça fait pareil. Je trouve juste qu’on néglige trop souvent sa
première paire de chaussettes, mais c’est un avis tout à fait personnel).
Tu vois, ce billet pas écrit, c’est de la liberté. Celui-ci en train de s’écrire c’est de la liberté aussi.
Faire ce que l’on veut quand
on veut, écrire selon son envie. Ne pas avoir à craindre qu’il n’y aura pas d’autre
billet demain parce que les mots d’avant auront « déplu ».
Juste respecter quelques
règles dans cet immense lieu de liberté qu’est internet. Juste s’interdire de
salir, d’insulter, de calomnier.
Facile.
Facile dans nos contrées.
Tiens, la prochaine fois que
tu passeras devant un bâtiment officiel, tu lèveras les yeux. Tu verras ce mot :
Liberté
Je t’avais promis qu’au point
7 je t’expliquerai le pourquoi de ce billet du lundi, mais là tu vois je n’ai
plus envie de jouer.
Tu as compris.
Raif Badawi
Il est comme toi, comme moi,
comme nous. Un blogueur.
Un blogueur saoudien condamné
pour avoir osé écrire sur les libertés fondamentales.
Un blogueur condamné pour
avoir osé aborder des sujets religieux, politiques ou sociétaux.
Un blogueur condamné à dix ans de prison et mille coups de fouet.
Mille
coups de fouet répartis en vingt séances hebdomadaires de cinquante coups !
Ma voix n’est rien, presque
rien. Juste une tout petite voix perdue dans l’immensité.
Une voix plus une voix, plus
une voix, plus une voix....finiront par former un cri, un cri qui dira l’indignation,
l’horreur face à de tels traitements.
Edit du 29/10/2015 :
Le #PrixSakharov 2015 est décerné à @raif_badawi - Retweetez pour partager la nouvelle ! https://t.co/TlKB0l9EZ7 pic.twitter.com/WkDmE5MdXK
— Parlement européen (@Europarl_FR) 29 Octobre 2015
Beau billet. Beau rap. Tu me redonnes envie de me battre. Tu me redonnes envie d'écrire.
RépondreSupprimerMerci
Une voix de plus Hiéléna, juste une voix de plus.
SupprimerMais tu as raison, que ce soit pour soi ou pour les autres, il ne faut jamais arrêter de se battre.