dimanche 17 novembre 2013

des mots

J’aime les mots.

A défaut d’être capable d’en aligner trois avec un tant soit peu d’élégance, je les collectionne. Je n’en suis pas encore, comme Marcel, à les gribouiller sur un carnet :

Ce que j'écoutais, ce que je guettais, c'était les mots : car j'avais la passion des mots ; en secret, sur un petit carnet, j'en faisais une collection, comme d'autres font pour les timbres. J'adorais grenade, fumée, bourru, vermoulu et surtout manivelle : et je me les répétais souvent, quand j'étais seul, pour le plaisir de les entendre.

Non, je les collectionne dans un coin de tête et me les repasse parfois quand rien d’autre ne m’occupe. Manie étrange je te l’accorde.

Certains mots parfois m’obsèdent, reviennent sans cesse. Deviennent insupportables tant ils occupent l’espace.

D’autres, plus discrets ; un peu comme ce parfum délicat que l’on a humé au passage d’une élégante et dont on a gardé le souvenir ; restent aux bords de la mémoire.

Et s’il n’y avait que cette manie de la collection tout irait bien. L’épluchage du dictionnaire (encore que cette habitude me soit passée) a longtemps occupé mes heures perdues. Et de repenser à Sang-de-Chou, cet auvergnat décrit par Jean Anglade dans Le voleur de coloquintes :

Quand tu lis un roman, tu n’as jamais de grosses surprises. Une histoire en amène une autre. Les événements sont liés entre eux, tu peux même les prévoir, avec un peu de flair. C’est comme un paysan sur la route, un jour de foire ; au bout du paysan, il y a un bras ; au bout du bras, une corde ; au bout de la corde, le cou d’un veau ; puis le ventre du veau ; puis la queue du veau. Après le cou du veau, si tu trouvais une carabine, ce serait une vraie surprise ! Eh bien, dans un dictionnaire, voilà exactement ce qui arrive.

Parfois à la recherche d’un mot à l’orthographe dangereuse, je pouvais passer un long moment à errer d’une page à l’autre sans autre but que celui d’en découvrir d’encore plus exotiques.

Et puisque j’en suis à évoquer ces mots que j’aime, je vais te livrer celui que je préfère. Tout simple qu’il est, il n’a l’air de rien et pourtant il a toujours fait sens pour moi.

Etymologie de bazar peut-être mais il me plaît de croire ce qu’en dit un vieux Robert :

copain : forme de l’ancien français compain « avec qui on partage le pain »

8 commentaires:

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    1. Je me suis un peu pensé en écrivant ce billet que ce mot résonnerai à ton oreille.

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  2. Le plus beau mot oui et un bien beau billet !

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    1. Merci ;) Ton passage ici me fait me souvenir que tu avais une sorte d'examen à passer la semaine dernière. Alors ? Réussi ?

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    2. Résultat dans une dizaine de jours !

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  3. Un bien joli billet! Un bien joli mot!
    cela m'a rappelé un joli livre jeunesse (sais-tu que j'aime les livres jeunesse?) qui s'appelle "La grande fabrique des mots". Je pense que ça pourrait te plaire aussi :-)
    Et il y a aussi "La grammaire est une chanson douce" de Erik Orsenna que j'aime aussi beaucoup

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    1. Oui, enfin je crois, il me semble que tu en as parlé dans un de tes billets. M'enfin je ne sais plus trop.
      J'y donnerai un œil à ma prochaine visite chez le libraire si ces ouvrages s'y trouvent.

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