Si tu as peur des gros sons, des guitares hyper saturées ou
encore des gars qui agitent la tête en cadence alors fuis, bien loin, là
maintenant, tout de suite.
Aujourd’hui on va faire dans le couillu dans les magiciens
du samedi.
Je me suis réveillé tout de travers ce matin, tu vois le
genre la tête à l’envers, les deux neurones et demi qui ont du mal à se
connecter entre eux. Le trajet entre la chambre et la cafetière aussi long et
semé d’embûches qu’un tour de périphérique un jour d’embouteillage.
Selon ma formule consacrée, j’ai fait l’hélicoptère dans
mon lit toute la nuit, alternant périodes de veille et de demi-sommeil, un truc
qui ne m’était pas arrivé depuis des lustres. Un coup d’œil au réveil, les
chiffres ont bien du mal à percer le brouillard de mes yeux de myope.
Trois heures....
Le matin est encore trop loin.
Quoi faire ?
Me lever déjà ?
Renoncer, remonter un peu le drap et essayer de retrouver dans
la douce chaleur la quiétude du sommeil. Peine perdue.
Espérer le matin, entendre comme dans un songe le
froissement léger des cotonnades quand ma fée s’est glissée délicatement hors
du lit. Rêvasser encore un peu, attendre que les raies de lumière qui traversent
les volets un peu disjoints atteignent le milieu de la chambre.
Me lever, enfin.
Au travers des brumes du cerveau encore engourdi, trouver
le chemin de la terrasse, sacrifier au rituel du premier café bu dehors,
tranquillement assis sur la petite chaise verte. Humer le frais du jour.
Ecouter les bruits ténus du village qui s’éveille. Regarder la tourterelle peu
farouche venir chercher sa ration de vieux pain déposé là hier soir juste pour
elle. Encore que quelques moineaux, ces effrontés, lui disputent parfois la
priorité.
Le ciel est bas, les grands arbres là-bas au fond se
perdent dans le gris du matin.
Besoin de me secouer un peu.
Tu croyais naïvement qu’on aller rester dans le doux d’une
journée qui commence....
Tu étais prévenu dès le début, on va faire dans le brutal,
un truc qui m’accompagne depuis des années, un truc à écouter bien fort au
casque (oui, je sais, c’est très mauvais pour les esgourdes, de toutes façons
je suis déjà à moitié sourd....alors....)
Il est encore temps de prendre la poudre d’escampette.
Non ?
Alors c’est parti ! N’aies pas peur, ça va bien se passer.
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